Stage «J'imagine l'avenir de mon élevage»
Carine Chassé se sent à l'aise dans son métier et avec son voisinage. L'une de ses astuces est la formation continue.
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Carine Chassé. «Nous nous formons pour nous tracer un avenir. Nous ne voulons pas être attentistes ou victimes.»
Installée depuis quatorze ans à Piré-sur-Seiche, dans l'Ille-et-Vilaine, en production laitière, elle exploite avec son associé 150 ha, avec un quota de 700.000 litres.
Présidente du Geda (Groupe de développement agricole) local, Carine décide en 2007, avec d'autres éleveurs laitiers, d'initier une formation «prospectives et stratégie».
«La situation laitière était morose, explique-t-elle. Comment casser la déprime ambiante, nous tracer un avenir? La gestion technico-économique ne suffit pas à expliquer la formation du prix du lait. Nous avons contacté la fédération départementale des Geda. Elle a relayé notre demande auprès de Trame (1).»
Un groupe d'une quinzaine d'éleveurs laitiers issus des Geda et Ceta de l'Ille-et-Vilaine se constitue: «Nous voulions savoir comment seraient nos exploitations laitières en 2015.»
Pendant deux ans, le groupe travaillera, accompagné par Franck Pervanchon de Trame (lire l'encadré), et aboutira à la rédaction de huit scénarios.
Encouragée par cette formation, Carine Chassé postule à l'automne de 2008 à la bourse Nuffield (2). Cette bourse permet aux lauréats de 28 à 40 ans de découvrir les agricultures du monde.
Carine, lauréate de la bourse française dotée par le Crédit agricole, va enquêter sur les motivations qui poussent les éleveurs à produire du lait en Chine, au Danemark et en Nouvelle-Zélande.
Le premier rassemblement des boursiers a lieu au début de mars en Angleterre et à Bruxelles. Le lendemain de son retour, elle était attendue de pied ferme par son groupe de prospective: «Partout, la question environnementale est centrale. Nous avons ici des cahiers des charges stricts. Est-ce une chance ou un souci pour notre compétitivité? Même question sur nos petites tailles d'exploitation.»
Alors qu'elle commence juste son périple Nuffield, la formation «prospective» s'achève. Nul doute que son groupe voudra partager les précieuses informations qu'elle recueillera à l'étranger.
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(1) Trame: Tête de réseau pour l'appui méthodologique aux entreprises.
(2) Voir «La France agricole» du 1er août 2008, page 53.
Se projeter dans le futur pour décider aujourd'huiLe lundi 11 mars 2009, sept éleveurs laitiers issus des Geda et Ceta de l'Ille-et-Vilaine achèvent le stage «prospectives et stratégie», bâti depuis 2007 par Trame , avec leur participation. «C'est le groupe qui mène la formation en puisant dans son expérience», explique l'accompagnateur, Franck Pervanchon, qui apporte l'appui méthodologique. La journée débute par une revue de presse. Puis le programme varie: initiation à la prospective, analyse des avantages, contraintes, opportunités et menaces de chaque exploitation, débat avec le président d'une coopérative, élaboration de scénarios pour la production en 2015, objectifs prioritaires de chacun. Au cours de ces dix jours de formation, ils ont appris à se projeter dans le futur pour décider aujourd'hui. Ils espèrent que cela leur procurera de la sérénité et renforcera leur position de décideur. La formation expérimentale, financée par Vivea , s'achève. Mais les éleveurs réfléchissent à la faire perdurer. |
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